1. « Se rendre pleinement disponible »

Quitte à avoir été retenu pour un entretien d’embauche, autant mettre toutes les chances de votre côté et bien faire les choses. Arriver à l’heure ou prévenir en cas de retard est un incontournable dans la liste des qualités appréciées chez les candidats. Mais se rendre disponible, c’est aussi assurer lors d’un entretien d’embauche. Qu’il se déroule par téléphone ou en visio, l’entretien sera plus agréable si vous faites l’effort de vous installer dans un lieu où le réseau est fluide et où vous ne serez pas dérangé. « J’ai déjà eu des personnes en entretien qui utilisaient leur téléphone portable pour faire l’échange en visio et en bougeant constamment » confie Hélène Phan, responsable des recrutements chez Winamax. Pour poser de bonnes bases, on privilégie le PC au smartphone, on cale l’outil en question sur un support stable, et on s’assure d’être disponible du début à la fin de l’entretien. Bien sûr, la disponibilité ne s’arrête pas au processus d’embauche : la réactivité, avant, pendant et après un entretien reflète votre motivation, comme votre potentielle attitude sur le poste.

2. « L’art de mettre les formes »

Un rendez-vous agréable pour un recruteur, passe aussi par des échanges fluides. Et qui dit fluidité, dit intelligibilité. « La manière de structurer son discours, de le rendre clair et intelligible est importante » résume Luc Molinier, directeur associé du cabinet de conseil Oresys. Préparer son discours en amont peut évidemment être un atout, tout en restant flexible et ouvert aux questions qui surviennent. Une présentation claire accrochera mieux l’attention du recruteur, permettra de transmettre efficacement des informations et donnera lieu à un échange plus productif. À ceci s’ajoute le langage paraverbal, qui révèle immanquablement des informations sur votre posture. Sourire et regarder le recruteur dans les yeux marquera par exemple votre assurance. À condition, bien sûr, de ne pas entamer une battle de regards avec le recruteur pendant 45 minutes.

3. « Le naturel du candidat »

Préparer son discours d’accord, mais le réciter, non. Finies les présentations devant la classe et les exams face à un jury : un entretien d’embauche sera plus apprécié si le candidat ne vient pas avec un discours formaté et des antisèches sous le coude. C’est d’ailleurs en sortant de la posture “exposé de classe” et avec un discours naturel qui laisse de la place aux respirations et à la spontanéité que vous parviendrez à transmettre votre engouement et votre curiosité. « Un candidat qui laisse transparaître une certaine chaleur et jovialité suscitera plus mon intérêt. Il est plus difficile de se projeter avec un candidat qui a une attitude froide et distante » remarque Hélène Phan. Adepte du naturel, la responsable des recrutements préfère les candidats qui n’en font pas trop, à l’instar des « Je suis le meilleur, je suis le candidat parfait pour ce poste ». Au lieu de survendre, mieux vaut miser sur la transparence et la sincérité.

4. « Répondre aux questions sans faire d’hors sujet »

Toujours dans la tenue du discours, les questions-réponses constituent un moment phare de l’entretien. Si certaines questions peuvent être prévisibles, l’exercice peut rapidement devenir plus compliqué qu’une simple présentation de soi et de ses motivations. Répondre clairement aux questions témoigne ainsi de la clarté de vos idées et de votre capacité de projection sur l’offre. Et si vous avez l’impression d’être doué pour broder autour d’un sujet que vous ne connaissez pas, n’oubliez pas que les recruteurs ne sont pas dupes. À la question « Qu’est-ce qui vous motive ? », parler de vos projets entrepreneuriaux aux parties de Monopoly que vous faisiez en étant gosse ne vous sera pas d’un grand secours.

5. « Une personne qui s’est renseignée sur l’entreprise »

« On a beaucoup de personnes qui arrivent en entretien sans s’être renseignées sur l’entreprise. Comme ils postulent à plein d’offres en même temps, parfois ils arrivent mais ne se rappellent plus pour quel poste ils sont là » raconte Sophie Ronen, DRH chez Nextories. Forcément, venir en s’étant renseignée sur la fiche de poste et sur l’entreprise constitue un atout, et faire un tour sur le site internet de l’entreprise reste au goût des recruteurs. « Avoir pris des informations et préparé quelques questions est appréciable, cela montre que la personne a réfléchi et se projette sur l’offre », poursuit la DRH.

6. « Prendre des notes »

Les notes sont une marque réelle d’attention et d’écoute, et venir avec un carnet et un stylo fera meilleur effet qu’un candidat qui compte mémoriser toutes les informations de tête. « J’apprécie beaucoup les candidats qui prennent des notes et même mieux, ceux qui notent, reformulent ce qu’ils ont compris et rebondissent sur mes questions » détaille Luc Molinier. Il s’agit finalement d’adopter une posture d’écoute active, qui montrera votre attention à votre interlocuteur, comme votre intérêt pour le poste à pourvoir. Écouter réellement, c’est ne pas interrompre l’autre, s’assurer d’avoir bien compris, ne pas hésiter à reformuler pour le prouver, embrayer sur des sujets liés au discours… Autrement dit, tout un art.

7. « Un candidat qui a envie de contribuer à un projet »

La motivation et la passion, tout le monde en parle en entretien d’embauche. Pour différencier ceux qui déballent un discours tout préparé de ceux qui sont vraiment attirés par le poste, Aurélie Vattier Delaunay, recruteuse de chercheurs chez Okay Doc, s’attarde sur la façon dont les candidats parlent de leur intérêt pour l’entreprise et le poste. « Au-delà d’une simple fiche de salaire, j’aime voir des candidats qui ont envie de contribuer à un projet, de partager une vision de l’entreprise et de collaborer. C’est vraiment cette notion d’engagement que j’apprécie », détaille la recruteuse.

8. « Des exemples concrets »

Pour mieux se projeter, un recruteur a besoin d’en connaître plus sur votre passé professionnel. Au lieu de lister rapidement vos anciens jobs, n’hésitez pas à vous attarder sur les expériences liées au poste pour lequel vous candidatez. « Même si le candidat est jeune, on apprécie d’en entendre plus sur ses expériences, ses stages… Illustrer et être concret à travers des exemples est un très bon signal » résume Luc Molinier. Avant l’entretien, fouillez dans vos expériences passées pour dénicher les missions et histoires qui pourraient intéresser le recruteur. C’est aussi grâce à votre parcours singulier que vous pourrez faire la différence.

9. « Il y a l’attitude de la personne pendant l’entretien, mais aussi avant l’entretien »

Vous voyez, cet instant où le recruteur vient vous chercher pour vous guider jusqu’à son bureau ? Eh bien, il s’agit déjà d’un moment déterminant. Scroller sur Instagram, feuilleter un livret de l’entreprise, saluer les collaborateurs qui passent par là : cela peut faire partie du test pour le recruteur. « C’est intéressant de voir comment les gens se comportent quand ils attendent. Est-ce qu’ils répondent aux personnes qui les saluent, est-ce qu’ils sont souriants, est-ce qu’ils regardent le petit film sur l’entreprise qui est diffusé sur un écran… À une période, je faisais un test avec la personne qui s’occupe de l’accueil et à la fin des entretiens j’allais lui demander si selon elle, la personne avait réussi l’entretien ou non. Le pourcentage de cas où elle tombait juste était incroyable ! » raconte le directeur associé d’Oresys. Au moment où vous posez un pied dans l’entreprise, votre attitude a son importance.

Les greens flags repérables chez les candidats ne cachent pas de secret : ce sont tous ces signaux verbaux et paraverbaux qui montrent votre personnalité, votre intérêt et votre capacité de projection dans l’entreprise. Pour que ça matche, oubliez les antisèches, les retards non suivis d’excuses et les entretiens non préparés. Les recruteurs crushent davantage sur les candidats au discours cohérent, sincèrement intéressés et qui ne surjouent pas.

Article édité par Gabrielle Predko ; Photographie de Thomas Decamps