Les résultats de Microsoft et d’Alphabet, la maison-mère de Google, sont connus. Ils déçoivent les marchés : les actions étaient en chute d’environ 7% dans les négociations d’après-clôture. Microsoft s’attend à un quatrième trimestre très faible et Alphabet voit le chiffre d’affaires des publicités subir un gros coup.
Dans le contexte de prévisions de récession que nous connaissons, les résultats trimestriels des entreprises sont des indicateurs importants, et de surcroît ceux de la big tech. La croissance tient-elle le coup? Sur quels segments l’activité est-elle en repli? Ces mastodontes continuent-ils d’embaucher ou commencent-ils à réduire leurs effectifs?
Dans l’actualité :
- Les résultats trimestriels de Microsoft et d’Alphabet (Google) sont tombés mardi soir. Pour les deux géants de la tech, les analystes soulignent surtout des mauvaises nouvelles, et les actions plongent.
- Alphabet : Le chiffre d’affaires est en dessous des prévisions, avec 69,09 milliards de dollars (contre 70,58). Il est en hausse de 6% par rapport au même trimestre de 2021. Il s’agit de la plus lente croissance depuis 2013 (si on exclut la pandémie), rapporte CNBC.
- Le bénéfice de 13,9 milliards de dollars est en chute par rapport aux 18,9 milliards du même trimestre en 2021. C’est aussi moins que les estimations.
- Le chiffre d’affaires du segment des publicités sur YouTube est une de plus mauvaises performances. Il affiche 7,07 milliards de dollars, soit moins que les estimations de 7,42 milliards, et surtout moins que les 7,21 milliards de dollars d’il y a un an.
- Pour les publicités sur Google, il y a une croissance très légère. Le chiffre d’affaires passe de 53 à 54 milliards de dollars.
- Seul aspect positif dans les chiffres : Google Cloud. Le chiffre d’affaires du segment est passé de 5 milliards de dollars à 6,9, dépassant les estimations.
- Alphabet veut aussi réduire les dépenses. Après l’arrêt de certains produits ou d’investissements, c’est au tour de la main-d’oeuvre d’être prise pour cible. Pour le quatrième trimestre, la croissance de l’effectif sera réduite de moitié (comparé à celle du troisième trimestre). « Nos actions pour ralentir le rythme des embauches deviendront plus apparentes en 2023 », ajoute le CEO Sundar Pichai.
- Microsoft : Des résultats à première vue positifs. Le chiffre d’affaires dépasse les estimations (50,12 milliards de dollars contre 49,61) et est en hausse de 11% par rapport au troisième trimestre de 2021.
- Le bénéfice (17,56 milliards de dollars) dépasse aussi les estimations, même s’il est en chute de 14% par rapport à l’année passée.
- Mais le chiffre d’affaires de différents domaines du cloud est moins élevé que les estimations. Cela inclut Azure ou encore Windows Server.
- Le chiffre des ventes de licences de Windows à des fabricants d’ordinateurs est quant à lui en baisse, à hauteur de 15%. Il s’agit de la chute la plus importante depuis 2015, et elle est plus forte que ce qui était attendu.
- Quant à la main-d’oeuvre, Microsoft a indiqué réduire les embauches. Au début du trimestre, la société s’était d’ailleurs séparée de 1% de ses effectifs, c’est beaucoup quand on a 221.000 employés.
- Le chiffre qui inquiète les analystes est la prévision que Microsoft fait pour le quatrième trimestre. La marque s’attend à un chiffre d’affaires de 52,35 à 53,35 milliards de dollars. C’est moins que les estimations de Refinitiv, qui s’attend à plus de 56 milliards, rapporte CNBC. Ce serait aussi une croissance très faible, de 2% uniquement.
Le détail :
- Ces résultats ne rassurent pas le marché. Cela se voit immédiatement dans le cours de l’action. Les résultats étaient annoncés après la clôture du marché, mais dans les négociations d’après-clôture, qui donnent le ton pour la journée suivante, Microsoft perd 7,6%, et Alphabet 6,7%.
L’essentiel :
- Le fait que les entreprises technologiques réduisent (fortement) leurs embauches ou se séparent d’une partie de leurs effectifs est un indicateur de récession. Microsoft et Google sont loin d’être les seuls : SnapChat, Meta, Twitter ont tous indiqué les mêmes intentions. Unique lumière au tableau : c’est sans doute une bonne nouvelle pour l’inflation aux États-Unis, dont un marché du travail en surchauffe est en partie responsable.
- Ce qui est certain, c’est que la tech souffre des taux d’intérêt élevés. Ça se voit dans les chiffres d’affaires et les bénéfices.
- Les résultats de Meta et d’Intel suivront : ce mercredi soir pour l’un et jeudi pour l’autre. Cela pourrait confirmer la tendance pour la Big Tech.
